Il n’est plus à présenter, le carreau ciment s’est fait une place de choix dans nos intérieurs ces dernières années. Classique intemporel, on le retrouve plus particulièrement sur les sols et murs des cuisines et des salles de bain, même s’il trouve également sa place ailleurs sur le sol de nos logements. Les diversités de motifs et de coloris proposés aujourd’hui offrent un large choix de compositions pour venir créer des associations uniques. Mais d’où vient-il ? Comment le mettre en œuvre et l’entretenir ? Nous allons faire le tour de ce matériau emblématique.
Le carreau de ciment fait son apparition vers 1850 en Ardèche, région où les cimenteries étaient très présentes. C’est Etienne Larmande, un entrepreneur des travaux publics, à qui l’on doit cette invention au procédé de fabrication bien particulier dont le brevet d’invention fut accordé en 1851.
A l’époque, la pierre, le marbre et le Terrazzo étaient les matériaux plébiscités et les plus utilisés mais ils étaient aussi très chers. Le carreau de ciment était donc la solution financière alternative d’un point de vue esthétique et technique et il n’était pas seulement destiné à la bourgeoisie, il trouvait également sa place dans les maisons populaires grâce à son prix raisonnable.
Sa fabrication s’est rapidement développée dans le Sud de la France, notamment aux alentours de Marseille et Avignon et son utilisation s’est étendue jusqu’à Paris où on le retrouve notamment dans les halls des immeubles Haussmanniens.
C’est lors de l’exposition universelle de 1867 à laquelle il fut présenté par l’entreprise barcelonaise Garret, Rivet et Cie qu’il connut un véritable succès. L’utilisation de la presse hydraulique dans son procédé de fabrication en faisait un carrelage résistant qui ne nécessitait pas de cuisson, une remarquable alternative à la pierre et au marbre.
Son succès fut tel qu’il s’exporta alors dans toute l’Europe et ses colonies, jusqu’en Amérique latine. On en retrouve aussi en Indonésie ou à Bali, avec des motifs flamands, témoins de l’époque coloniale hollandaise en Asie. A partir du moment où il existait une cimenterie, il suffisait de faire appel à un ferronnier ou à un dinandier pour créer le diviseur propre à la réalisation des motifs. Une seule presse hydraulique était alors nécessaire, un procédé mécanique simple et répandu partout dans le monde permettant alors à ce matériau de s’exporter aux quatre coins de la planète.
Si les carreaux de ciment sont devenus desuets un temps, ils sont revenus sur le devant de la scene depuis quelques annees dans nos interieurs, boutiques et restaurants.
Que seraient les carreaux de ciment sans leur moule bien spécifique ? C’est à cet outil qu’on doit toute la technique de fabrication du carreau de ciment, sans oublier la presse hydraulique bien sûr. La fabrication des carreaux de ciment est un savoir-faire transmis depuis des générations et c’est d’ailleurs ce qui en fait un matériau authentique et artisanal. Ils sont fabriqués à la main, dans des moules en fonte d’acier en fonction des motifs voulus, à l’aide d’un mélange de ciment, de poudre de marbre, de pigments, de sable et d’eau. Ce joyeux mélange produit une matière aussi dure que la pierre et sans nécessiter de cuisson.
Les carreaux sont coulés dans un moule qui définit donc leur format, en général carré de 20 x 20 cm mais il en existe également des rectangulaires, triangulaires, octogonaux … A l’intérieur du moule, on y trouve le diviseur (réalisé en cuivre), un séparateur de couleur destiné à la création des motifs. L’épaisseur du carreau est d’environ 16 mm et se compose de deux couches bien spécifiques : la première, la couche d’usure (environ 4 mm) est composée d’un mélange de 2/3 de poudre de marbre, 1/3 de ciment blanc et des pigments pour la coloration. Le diviseur est ensuite retiré puis vient la seconde couche, la chape, composée de ciment et de sable, c’est elle qui définit alors l’épaisseur finale du carreau : 12 mm pour les murs et 16 à 19 mm pour les sols.
Une fois pressée, la dalle est immergée pendant 24h dans l’eau, puis vient le séchage pendant au moins 28 jours pour lui permettre de durcir correctement et de perdre toute son humidité et ainsi éviter la casse pendant le transport. Aujourd’hui, des techniques plus innovantes apparaissent pour réduire le temps de séchage à 3 à 5 jours avec notamment la pulvérisation.
Colorés ou en noir et blanc, les carreaux de ciment sont relativement faciles à trouver à des prix abordables dans les magasins spécialisées de bricolage même si quelques marques se sont spécialisés comme Maison Bahya en proposant des carreaux de ciment à l’ancienne. Comptez généralement entre 75€ à 140€ du mètre carré.
Composé de matières naturelles, le carreau de ciment bouge dans le temps et acquiert une patine. Possédant un aspect mat ou ciré, il est donc nécessaire de donner un traitement spécifique à son carreau de ciment pour qu’il conserve le plus longtemps possible son éclat et se patine le plus lentement possible.
Selon la destination du carreau de ciment, son traitement sera différent, notamment pour les pièces d’eau, afin que ce dernier n’absorbe pas les moindres projections liquides. On veillera alors à le traiter avec un produit hydrofuge et oléofuge.
Si le carreau a un fini ciré, il est également recommandé d’appliquer une cire pour le patiner légèrement. Quant au carreau possédant un aspect brillant, il sera conseillé de faire appel à un professionnel qui viendra appliquer une pâte spéciale à l’aide d’une lustreuse. Enfin, si le carreau de ciment est posé en guise de crédence, on conseillera l’application d’un vernis mat pour béton afin de le protéger des produits acides.
Au quotidien, le carreau de ciment s’entretient avec du savon neutre (idéalement du savon-noir) et de l’eau, les produits acides et anti-calcaires étant à proscrire (citron, vinaigre blanc ou encore javel). Si le sol est taché, pas de panique : du savon de Marseille et un coup d’éponge abrasive !
Le carreau ciment se retrouve dans toutes les pièces de la maison et s’est imposé dans nos intérieurs avec son pouvoir décoratif varié aux multiples associations. Le choix est vaste, il se décline en une multitude de couleurs et de motifs, unis, floraux, graphiques ou encore traditionnels permettant ainsi de la marier à tous les univers.
Sur les sols, en crédence, en faïence et même en contremarches, les carreaux de ciment s’insèrent partout.
D’autres matériaux imitent même son aspect et on pourra trouver des carrelages grès cérame, des sols vinyle et même des papiers-peints imitation carreaux de ciment : à vous de choisir selon vos envies et votre budget !
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