Panoramique, fleuris ou encore géométrique, le papier peint se réinvente continuellement et s’invite dans nos intérieurs au gré des tendances. Boudé un temps, vous l’aurez remarqué, ces dernières années, le papier peint connaît un retour en force dans la décoration intérieure. N’habiller que certains murs de la pièce, voire un seul, ou n’utiliser que quelques lés pour souligner et délimiter les espaces, le papier peint est la valeur sûre pour rehausser nos cocons.
Le papier peint, appelé auparavant tapisserie, voit ses origines remonter au 13ème siècle lorsque Marco polo décrit dans Le devisement du monde les riches intérieurs chinois dont les murs sont ornés de papier peint au pinceau.
Si ces derniers sont importés en Europe dès le 16ème siècle, il ne faut pas négliger le savoir-faire remarquable des maîtres dominotiers qui concevaient l’ancêtre oublié du papier peint. La technique consistait à imprimer à la planche le fond des feuilles de papier puis à venir coloriés au pinceau et au pochoir, savoir-faire que certains continuent aujourd’hui de faire perdurer.
A cette epoque, on pouvait retrouver le papier peint sur les murs mais aussi en decoration de meubles, de boîtes, voire meme de couvertures de livres.
Mais ce sont les Anglais qui, au début du 18ème siècle, vont véritablement créer le papier peint tel que nous le connaissons aujourd’hui : en venant coller les feuilles les unes au bout des autres pour créer des rouleaux. La généralisation du papier peint va ainsi permettre dès les années 1830 de mécaniser la fabrication et de rendre alors son usage courant à la fin du 19ème siècle, même dans les intérieurs modestes.
Nombreux sont les manufacturiers qui déposeront des brevets pour protéger leurs inventions, avec des techniques plus innovantes les unes que les autres pour obtenir des effets spéciaux : gaufrage, dorure, satinage … Le papier peint imite désormais presque tous les matériaux, il est devenu maître dans l’art du trompe l’œil !
Depuis les années 2000, on remarque un intérêt nouveau des designers et artistes pour ce matériau qui permet toutes les fantaisies et évolue assurément au fil des modes.
Le papier peint est aujourd’hui largement accessible, on peut le trouver sur des sites spécialisés ou encore dans les grandes enseignes que l’on connaît tous. Sous forme de « lé » de papier peint ou bien de « bordure / frise », le papier peint revêt plusieurs formes pour s’insérer dans nos espaces.
Les lés de papier peint sont des sections de rouleau coupé et se présentent sous la forme de bandes de papier peint posé verticalement. Le motif sur ces dernières peut même influencer les espaces : pour rendre une pièce plus basse on utilisera un papier peint à larges bandes horizontales ou on pourra venir créer une retombée du plafond ; pour rendre une pièce plus grande on viendra tapisser un seul mur (sans ouvertures) avec un papier lumineux à gros motifs (cela permettra même un gain en profondeur) ; ou encore pour rendre une pièce plus haute on utilisera un papier lumineux à larges bandes verticales. On utilisera aussi le papier peint pour définir certains espaces, comme tête de lit ou pour mettre en valeur une alcôve … l’éventail est large !
Les lés à motifs peuvent donc se raccorder pour donner l’illusion d’un ensemble uni, effet d’autant plus accentué avec les papiers peints : panoramique, véritable fresque artistique, tropical, citadin ou encore effet tableau géant à l’aquarelle, tout est possible !
Moins commun et ayant plus de mal à se réinsérer dans la tendance, les « bordure » et « frise » se présentent sous forme de fines bandes de papier peint, conçue pour être posée horizontalement sur un mur ou une cloison, au niveau du sol, au milieu du mur ou encore au plafond. Ici aussi, leur utilisation permet d’influencer les volumes, par exemple pour rendre une pièce plus large, on viendra placer une frise horizontale à hauteur de main courante, ou bien pour augmenter l’effet de hauteur, la frise au niveau du plafond viendra créer une frontière nette. Venir placer une frise autour d’une ouverture permettra aussi de la mettre en valeur tel un tableau vivant et évoluant au fil de la journée.
Tellement de choix existent aujourd’hui qu’il est presque difficile de s’y retrouver ! Si l’aspect esthétique est le plus important, il est primordial de bien choisir le type de papier en fonction du type de pose et le lieu d’installation (pièce sèche, pièce humide ..).
Les papiers peints traditionnels sont encore répandus mais il est préférable de les réserver aux pièces sèches : imprimés sur une base de papier (cellulose) avec des couleurs et des motifs infinis adaptés au goût de chacun. D’ailleurs, les fabricants utilisent désormais des encres écologiques sans métaux lourds, que demander de plus ! On trouvera certains de ces papiers en gaufrés, c’est-à-dire avec un léger relief obtenu par contre-collage de deux épaisseurs de papier pressées lui offrant ainsi plus de résistance qu’un papier ordinaire.
On trouve également les papiers vinyles, ceux-ci comportent une couche de PVC sur laquelle est imprimé le décor. La pose est ainsi facilitée : ils résistent aux déchirures, à l’usure, sont lessivables, stables à la lumière et particulièrement adaptés aux pièces humides. On parlera de vinyle expansé lorsqu’ils présentent un léger relief.
Passons maintenant aux papiers intissés, les plus appréciés du moment grâce à leur qualité et leur facilité de mise en œuvre. Remplaçant le papier comme support, tous les types de rendus sont possibles (lisses ou gaufrés, structurés, vinyle plats ou en relief) grâce à sa composition : fibres de cellulose et de polyester agglomérées par un liant, en résumé, pas de substances toxiques et biodégradables ! La pose en encollage direct sur le mur participe à son succès accompagné de sa résistance aux fissures, la discrétion des raccords entre les lés, sa stabilité dimensionnelle et sa résistance !
Viennent ensuite les papiers expansés, similaires aux papiers vinyle pour leur qualité, ils possèdent cet aspect gonflé et en relief dû à la couche de PVC collée sur le papier puis chauffée à 220°C.
Les papiers velours ont quant à eux un aspect doux au toucher grâce à la dispersion d’une matière textile adhérant au papier. Plutôt chers à l’achat, ils sont déconseillés pour les pièces humides.
Parlons également des papiers métallisés composés d’une feuille de métal collé sur un support papier mais fortement déconseillé pour les salles de bain, car étant conducteurs, ils peuvent être source de fuite de courant …
Enfin, un mot pour les papiers contrecollés tissés composés de fibres tissées et collées sur un papier. Un bon exemple : la paille japonaise, effet chic et sophistiqué garanti mais vous l’aurez deviné, interdit dans les pièces humides.
Le marouflage est le terme iconique associé à la pose de papier peint qui ne se présente plus, on connaît la technique !
On emploie aujourd’hui deux méthodes pour la pose de papier peint, la classique avec encollage des lés sur une table (pour les supports papier) ou bien, avec les intissés, application directe de la colle sur le mur et collage des lés sans attente : plus rapide et moins d’outils nécessaires. Certains papiers-peints peuvent aussi être préencollés.
Attention aux raccords et a bien prevoir les debords au niveau des angles et des plafonds pour des belles finitions.
L’avantage des divers papiers peints est qu’ils comportent tous des symboles de lavabilité indiquant les méthodes possibles pour les nettoyer. Il existe donc 5 niveaux allant d’épongeable (seul un passage de chiffon humide est possible), à lavable (coup d’éponge humide avec un léger détergent), puis lessivable (nettoyage avec un détergent sans solvant), vient ensuite super lessivable (nettoyages fréquents avec un détergent sans solvant ou une poudre abrasive) et enfin haute résistance à l’abrasion.
Le choix du papier peint doit aussi prendre en compte le degré d’ensoleillement de la pièce car la tenue des couleurs en dépend ! Ici encore, il existe 5 degrés de résistance à la lumière.
Vous l’aurez compris, l’utilisation du papier peint offre un abondant terrain de jeu pour personnaliser et donner du cachet à vos intérieurs. Jouez sur les matières, les motifs, les textures et plus encore ! D’ailleurs, le papier peint s’invite désormais à l’extérieur, ce dernier n’a pas fini de se réinventer.
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